"Si vous possédez une bibliothèque et un jardin, vous avez tout ce qu’il vous faut."
Cicéron
Extrait de l’article paru dans Plumes d’Orfée "Le sens des jardins en éducation à l’environnement".
Les projets de jardins émanent des habitants, ils leur permettent de se réapproprier des espaces de proximité et sont peu coûteux.
Une démarche participative : portés par des collectifs ou des associations de quartier les projets sont relayés par les municipalités qui apportent l’aide de leurs services techniques aux réalisations Une médiation est nécessaire entre les habitants et la municipalité d’une part ; entre les usagers du jardin d’autre part, c’est le rôle des associations.
Une réappropriation d’espaces de proximité : autrefois situés en périphérie des villes les jardins collectifs réinvestissent les quartiers denses des centres. Souvent minuscules (toujours moins de 1 ha) ils s’installent sur des espaces interstitiels, soit publics (friches, parcs, places), soit privés, parfois temporairement sur des chantiers de futures constructions. Ils sont le plus souvent fermés et appropriés par ceux qui les cultivent.
Des projets peu coûteux : les jardiniers se réclament des principes de l’agriculture biologique, ils utilisent peu de phytosanitaires, pratiquent le compostage et recyclage des déchets, utilisent des matériaux de récupération...
On peut distinguer quelques grands types de jardins collectifs.
Les jardins familiaux, héritiers des jardins ouvriers du 19ème siècle, situés le plus souvent en périphérie des villes, sont gérés par des associations. Les parcelles assez grandes (60m²) sont confiées à des familles. L’objectif est l’autoproduction alimentaire. En Gironde, les jardins des cheminots à Cenon et Floirac en sont des exemples.
Les jardins familiaux de développement social des quartiers, situés en pied d’immeubles dans les cités, sont accompagnés par des animateurs et participent à la fois à l’autoproduction et à la relance d’une vie collective (Les Aubiers à Bordeaux Lac).
Les jardins d’insertion relèvent de l’économie sociale et solidaire : les personnes en difficultés (chômeurs, titulaires du Revenu Minimum d’Activité) ont accès à des parcelles collectives ou à une insertion par le travail.
Les jardins pédagogiques offrent à un large public des ateliers d’initiation au jardinage (le jardin en lasagne(1), irrigation, biotechniques, taille, recyclage, compostage…) assurés soit par du personnel municipal (la Maison du Jardinier au Parc Rivière), soit par des associations comme les Jardins d’aujourd’hui au Jardin botanique de Bordeaux. Certains sont tournés vers les publics plus défavorisés et associent au jardinage des ateliers de cuisine, en réseau avec la banque alimentaire, les épiceries solidaires et les centres sociaux proches.
Les jardins scolaires sont un cas particulier de jardins pédagogiques. Ils rencontrent des difficultés liées au turn-over des enseignants et aux congés scolaires. Pour cette raison, de nombreuses écoles font le choix d’occuper une parcelle temporaire dans un jardin partagé du quartier.
Les jardins partagés représentent la majorité des nouveaux jardins collectifs. Ces micro-jardins moins de 1 ha), conçus et gérés par les usagers, se caractérisent par la diversité et la rapidité de la mise en œuvre des projets, et par leur coût relativement faible. Les parcelles sont collectives ou individuelles mais toujours minuscules (cf. Jardins de Saint-Seurin à Bordeaux). La production est secondaire par rapport au projet social qui vise à créer un lieu de rencontre et d’échange autour duquel se construit une vie de quartier (jeux d’enfants à proximité, boîtes à livres, fêtes de quartier, repas collectifs). Ils sont souvent associés à des AMAP.
Le jardinage de la rue : de micro-implantations potagères développées par les riverains sur les trottoirs, les pieds d’arbres, les toitures, dans des bacs et des pots. Ces aménagements permettent d’améliorer le cadre de vie des habitants. Le mouvement « Incroyables Comestibles » porte ces nouvelles formes d’agriculture urbaine dans l’utopie d’une « ville comestible », où chacun pourrait se servir.
Dominique Prost, maître de conférences de géographie, UMR 5185 CNRS-Bordeaux 3, ADESS - Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés.
Extrait de l’article paru dans Plumes d’Orfée
"Le sens des jardins en éducation à l’environnement".
Le "sens des jardins" en éducation à l’environnement
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